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Images en couleur du livre La méthode somatique expressive de François Delsarte

Le Doryphore

Le Doryphore (le Porte-lance)[1] du sculpteur grec Polyclète (Ve siècle av. J.-C.) « est le premier spécimen du corps masculin à la beauté idéalisée dans l’art grec classique. (…) Sa forme équilibrée et sa position en contrapposto (une jambe fléchie entraîne l’inclinaison des hanches, ce qui donne un mouvement virtuel à la figure) donnent naissance à la notion occidentale d’équilibre parfait dans le rapport entre les parties du corps et l’ensemble. »[2]

 IMAGE CI-CONTRE [3]

Le Doryphore de Polyclète

Le Doryphore a « cette posture caractéristique, commune à toute la statuaire hellénistique [après lui], qui se caractérise par ce décalage latéral de la hanche provoqué par l’appui d’équilibre sur un seul pied et le déplacement latéral de la tête engendré par la torsion du buste. Cette ondulation dynamique du corps autour d’un axe (…) rend la figure (…) “animée” (…). La représentation dynamique du corps à travers le mouvement s’enroulant autour d’un axe central demeure le principe fondamental de la “vie” d’une œuvre. Au XVIIIe siècle, ce galbe dynamique a inspiré au peintre William Hogarth (1697-1764) ce qu’il a appelé la “ligne de la beauté” : une ligne sinueuse inscrite dans une pyramide. Une combinaison de mouvement et de repos, d’équilibre et d’asymétrie : une danse des oppositions. »[4] Nous retrouvons ici les principales caractéristique de la beauté chez Delsarte, faite d’une alliance des contraires (cf. chapitre 6), et nous comprenons pourquoi il s’est tourné vers l’art grec pour y découvrir les principes de l’équilibre et de l’harmonie. En Occident en effet, « ce sont les Grecs qui découvrirent que la beauté d’un corps ne s’exprime pas seulement dans ses justes proportions, mais également dans une particulière posture anatomique »[5].

 Le Doryphore a été copié de nombreuses fois dans le monde gréco-romain et a servi de modèle esthétique – il est parfois dénommé le Canon[6].



[1] L’original en bronze (c. 440 av. J.-C.) est perdu, mais plusieurs copies antiques nous sont parvenues dont un marbre romain qui se trouve au musée archéologique de Naples.

[2] James Smalls, L’homosexualité dans l’art, New York, Parkstone Press, 2003, p. 266, note 19.

[3] Copie pompéienne, musée archéologique national, Naples (d’après le document consulté en ligne le 23/04/09 à l’adresse : http://fr.ca.encarta.msn.com/media_461541600_761561691_-1_1/doryphorus.html)

[4] Eugenio Barba, Nicola Savarese, L’Énergie qui danse…, op. cit., p. 170.

[5] Ibid.

[6] « Il réalisa aussi un enfant sous forme d'homme, le Doryphore, que les artistes appellent Canon, parce qu'ils y cherchent, comme dans une loi, les principes de leur art, et que seul parmi les hommes, il est considéré comme ayant réalisé l'art lui-même dans une œuvre d'art. » (Pline l'Ancien (Histoire naturelle, XXXIX, 55), cité in M. Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, Éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, 2002, p. 397).

Antinous

Apollon du Belvédère

Statutette de Nubien